Le déménagement vers le Campus du Solbosch

A la fin de la première guerre mondiale, l'Université qui occupait depuis 1842 les bâtiments de la rue des Sols se trouvait fort à l'étroit dans ses murs. En effet à la réouverture en 1919, le nombre d'étudiants avait doublé par rapport à 1913 et l'offre de cours avait été augmentée.

En plus d'être trop petits, les laboratoires étaient vraiment trop vétustes par rapport aux exigences de la science moderne et, depuis quelques années déjà, la faculté polytechnique avait été obligée de faire donner ses travaux pratiques dans des locaux extérieurs, entre autre dans l'école des Arts et Métiers de Bruxelles. L'Ecole de Pharmacie s'était installée dans des locaux de la rue des 12 Apôtres et de la rue des Finances.

Ce qu'il manquait cruellement aussi c'était un auditoire de grande dimension qui aurait permis de s'assoir à tous les étudiants de façon convenable. Certains témoignages de l'époque raconte que ceux de candidatures qui n'arrivaient pas fort en avance au cours devait s'installer sur les escaliers ou les radiateurs afin de pouvoir suivre les leçons. Il avait donc fallu parer au plus pressé et le professeur Depage avait obtenu de la Croix Rouge de Belgique le prêt d'un baraquement qui fut construit au coin de la rue des Sols à la place de quelques maisons détruites. Cette baraque comme on l'appelait à l'époque, était chauffée par un poêle de Corps de Garde et avait été meublée de quelques bancs et d'une estrade par des prisonniers de guerre allemands, elle offrait de la place à 250 étudiants. On dut cependant rapidement abandonner cette solution car l'acoustique en était vraiment épouvantable et ne permettait pas à tous d'entendre distinctement le professeur. L'Université obtient alors de la ville de Bruxelles la jouissance de la Chapelle Expiatoire de la rue des sols dans laquelle fut érigé un auditoire de 300 places selon des plans du professeur Bogaert.

Des cours de l'ULB dans une chapelle, un comble!

Deux ans plus tard, la Ville reprit la Chapelle pour y installer une sous-station électrique et offrit à l'Université la jouissance du premier étage d'une école primaire attenante aux corps de bâtiments principaux, il fut percé des escaliers et accès afin de mettre les bâtiments en communication entre eux. Si l'on en croit Frans van Kalken dans le livre commémoratif des 100 ans de l'ULB, "L'Université était devenue un labyrinthe mais elle y vivait avec intensité".

La situation n'était plus viable, il fallait déménager.

La ville de Bruxelles offrit à l'Université un terrain de trois hectares sur le site du Solbosch et une dotation qui lui permit de construire les premiers bâtiments qui abriterait les facultés de sciences et polytechnique ainsi que l'école de pharmacie (ces bâtiments furent baptisés l'usine et actuellement bâtiments U et L).

Les premiers cours eurent lieux au Solbosch en Février 1923 mais laissons la parole aux témoins de l'époque

J'ai eu la chance de rencontrer et d'enregistrer M Franz Wolff-Cammaerts (A.Ir.Br 1927), il évoquait pour moi les premiers cours au Solbosch. Voici un extrait de l'enregistrement réalisé le 22 janvier 1999.

Quand les premiers étudiants sont arrivés sur le nouveau Campus, les travaux n'étaient pas terminés et certains se sont offerts quelques plaisirs vertigineux et quelques moments de frayeur.

Ecoutons encore M Franz Wolff-Cammaerts (A.Ir.Br 1927). Voici un extrait de l'enregistrement réalisé le 22 janvier 1999.

A la rentrée 1924 les bâtiments étaient fin prêts pour accueillir les étudiants, l'Université avait bénéficié de nombreux dons privés qui lui avaient permis de doter ses laboratoires de matériel moderne.

Mais les nouveaux bâtiments du Solbosch ne laissaient pas indifférents, il avaient été conçus pour être fonctionnels et pratiques, pas pour être beaux. Un architecte rédacteur L'Emulation, organe de la Société Centrale d'Architecture de Belgique écrivit ceci dans le numéro de Juin 1923.

Avec certainement beaucoup plus d'humour, les nouveaux bâtiments font aussi l'objet de quelques texte de la revue "Cette AG critique" jouée le 30 mars 1927 au Théâtre Varia.

Quand à l'architecte et professeur Eugène François, il fait les frais de la chanson suivante toujours dans la même revue.



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